Élevage vs Particulier : où adopter son chiot ?
Élevage vs Particulier : où adopter son chiot ?Image : Miroslav Gecovic
Mathieu Dupuis
Mis à jour le 13/08/2025

L'adoption en refuge n'est pas une option pour vous car vous souhaitez absolument un chiot ? Votre choix doit alors être mûrement réfléchi et informé. Car vous risqueriez d'avoir de très mauvaises surprises, en plus d'alimenter une filière où les dérives sont déjà nombreuses.  On vous donne les bonnes pistes dans cet article.

Ça y est, vous êtes décidé : vous voulez accueillir un nouveau compagnon dans votre vie ! Quelle belle décision, on ne peut que vous soutenir dans cette aventure. Mais notre rôle est aussi de vous éviter les déconvenues. On va donc supposer que vous avez bien évidemment lu notre article sur les questions à se poser avant d'adopter.😉 Et si ce n'est pas le cas, allez-y tout de suite !

On ne traitera pas dans cet article des adoptions en refuge, puisque très peu de chiots sont placés en refuge (et heureusement). Nous nous concentrerons donc sur l'importance du choix parmi les options qui s'offrent à vous : élevage ou particulier-éleveur.

Avant-propos : que dit la loi ?

Dans le texte...

Avant d'aller au coeur du sujet, il me semble important de vous informer des règles qui régissent l'élevage canin. Car malheureusement dans ce domaine, les textes de loi me semblent trop laxistes et laissent un flou artistique qui bénéficie ni aux éleveurs professionnels, ni aux adoptants, et encore moins aux animaux. Voici quelques extraits issus du site service-public.fr :

"En tant que particulier,
vous ne pouvez pas vendre un chiot ou un chaton né d’une femelle que vous détenez. Vous êtes automatiquement considéré comme un éleveur et devez en conséquence vous soumettre aux mêmes obligations."

À la lecture de ces  lignes, on pourrait donc se dire qu'un particulier n'a pas le droit de vendre de chiots, et donc en déduire logiquement que toute personne qui vend une portée est par élimination un éleveur professionnel, puisqu'il est supposé être soumis aux mêmes obligations. Rassurant, non ? Pas tant que ça...

En fait, un particulier qui souhaite vendre ses chiots LOF peut le faire, sans pour autant être soumis aux obligations d'un professionnel. Il doit simplement : 

  • Ne pas dépasser 1 portée par an
  • S'inscrire en tant qu'éleveur à l'i-cad (service d'identification des carnivores domestiques)
  • Seulement dans le cas où ce particulier cherche à vendre des chiots NON-LOF, il devra créer une entreprise et l'enregistrer à la chambre d'Agriculture.

Ce type d'éleveur est qualifié de "dérogataire". Mais comme le rappelle la SCC dans cet article, il n’y a pas les normes d’élevage d’hébergement à respecter sauf si l'élevage comprend plus de 9 chiens de plus de 4 mois. Auquel cas des normes sanitaires et d'infrastructure s’appliquent (distances, surfaces, pièces règlementées etc…). Aussi, pour devenir éleveur dérogataire il n’y a pas de nécessité de formation, il suffit de faire une demande auprès de la Centrale Canine.

Et dans les faits...

Et bien c'est un peu la jungle. Le marché de l'élevage canin non-professionnel est à l'image des règles qui le régissent : peu strict, peu contrôlé. Ajoutons à cela les réseaux sociaux et la prolifération des plateformes généralistes de vente de particulier à particulier, on se retrouve alors avec un marché presque ingérable où vous pourrez trouver n'importe quel chiot, chez à peu près n'importe qui. Voilà, vous êtes dans l'ambiance !

Photo de <a href="https://unsplash.com/fr/@ryansnaadt?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Ryan Snaadt</a> sur <a href="https://unsplash.com/fr/photos/t-shirt-a-col-rond-blanc-et-bleu-pour-homme-_LZbDkRaedE?utm_content=creditCopyText&utm_medium=referral&utm_source=unsplash">Unsplash</a>
De quoi se prendre la tête !

Dérogataire, familial, professionnel : quelles différences ?

Eleveur dérogataire

Résumons ce que nous avons vu plus haut : 

  • On appelle éleveur dérogataire un particulier qui vend une portée par an au maximum
  • Un éleveur dérogataire n'est pas soumis aux mêmes normes sanitaires qu'un éleveur professionnel, surtout si celui-ci a plus de 9 chiens de plus de 4 mois.
  • Un éleveur dérogataire ne doit enregistrer une entreprise que s'il produit des chiots non-LOF. 
  • Un éleveur dérogataire n'a pas l'obligation d'une formation ou diplôme pour pouvoir exercer.


Chez Whoof, notre réserve concernant les éleveurs dérogataires vient de la difficulté de séparer les bons des mauvais (et c'est déjà dur pour les professionnels !) du fait du manque de réglementation. C'est pourquoi nous choisissons de limiter notre sélection seulement à des éleveurs avec un numéro de SIRET, une formation à jour, et même une carte de producteur SCC afin de nous assurer qu'ils produisent des chiens LOF.

Ceci ne veut pas dire que tous les éleveurs dérogataires sont mauvais. Au contraire, certains sont passionnés par leur race, et ne vivant pas de cette activité, ils n'ont pas l'obligation de "produire" beaucoup.

Elevage familial

Si vous avez commencé à vous renseigner, vous êtes sûrement tombé sur cette mention. Très en vogue aujourd'hui car rassurante auprès des futures familles, elle n'a pourtant aucune existence juridique. La loi ne définit pas un élevage comme familial par des critères quelconques.
Un éleveur peut se dire familial qu'il soit dérogataire ou professionnel.

On peut néanmoins donner une définition large de ce type d'élevage puisque le point principal d'un élevage familial est qu'il n'utilise pas de boxs ou enclos. Les chiens vivent donc dans la maison avec leur propriétaire (l'éleveur). 

Ceci étant dit, on peut donc estimer que la notion d'élevage familial concerne uniquement des élevages de taille limitée. C'est pourquoi la majorité des éleveurs dérogataires se disent élevages familiaux, puisqu'ils n'ont pas d'infrastructure définie. Pour des éleveurs professionnels, ce sont majoritairement des élevages de moins de 9 chiens, puisque certaines normes sanitaires seraient trop complexes à mettre en oeuvre au sein d'une maison sans infrastructure dédiée.

Cette notion est ici aussi à double tranchant et il n'existe pas de vérité absolue. L'élevage familial au sens où on l'entend peut-être une très bonne chose si et seulement si l'éleveur utilise cet environnement familial pour mieux stimuler, éduquer et socialiser ses chiots. Au contraire, une portée vivant dans une maison ou appartement d'un éleveur ayant une activité annexe, et qui les laisse seuls chaque jour pendant des heures, c'est un mauvais signal.

C'est pourquoi nous vous conseillons ici aussi la plus grande prudence : faites preuve de bon sens, visitez l'élevage et posez des questions. C'est le meilleur moyen de vous faire une idée précise de la qualité d'un élevage. Avec les connaissances que vous acquerrez en lisant nos articles, vous serez encore plus en mesure de vérifier la qualité d'un élevage, familial ou non.

Éleveurs professionnels

Dernier groupe mais pas des moindres, les éleveurs professionnels. Nous entendons par là les éleveurs qui vivent de ce métier ou qui représente du moins leur activité principale. Ces éleveurs doivent donc présenter a minima les caractéristiques suivantes : 

  • Un numéro de SIRET enregistré à la chambre de l'agriculture
  • Un diplôme (brevet professionnel, CAP, diplôme vétérinaire...) ou une attestation de capacité (ACACED) obligatoires pour l'élevage professionnel

Ensuite, un éleveur professionnel peut choisir de "produire" des chiens LOF ou non-LOF. Si vous ne connaissez pas la différence, allez lire cet article.
En gros, les chiens LOF sont des chiens de race dont le pedigree (généalogie) et les tests de santé sont suivis et enregistrés.
Les chiens non-LOF peuvent être des chiens de race mais non enregistrés, ou bien des chiens issus de croisements.

Les éleveurs professionnels n'ont pas de limite de tailles de cheptel. Néanmoins, des normes différentes s'appliquent pour les élevages de plus de 9 chiens et ceux de plus de 50 chiens.

Chez Whoof, nous n'acceptons pas d'élevages de plus de 50 chiens, afin d'éviter ce qu'on appelle les "usines à chiots", à savoir des élevages intensifs où le bien-être animal et la qualité de sélection sont relégués au second plan. Ici encore, nous ne considérons absolument pas que tous les grands élevages sont mauvais, mais cette politique nous permet d'éviter certaines dérives.

Une particularité des professionnels : l'affixe

L'affixe est en quelque sorte la raison sociale d'un élevage, et devient le nom de famille du chien (ex: des bébés de SIbérie). Pour avoir un affixe, un élevage doit payer et être enregistré auprès de la SCC (société Centrale Canine) qui gère le LOF (livre des origines français). Ainsi, un élevage avec affixe a l'obligation de produire uniquement des chiens LOF.

C'est aussi un moyen pour les éleveurs de faire reconnaître leur élevage auprès des particuliers et des autres éleveurs, en gagnant par exemple des concours ou simplement en travaillant la réputation de leur élevage grâce à un bon travail.

Vous pouvez vérifier un affixe d'élevage en demandant à voir la carte de producteur de l'éleveur, ou en vérifiant par vous-même ici : https://www.fci.be/fr/affixes/
Si vous rencontrez un éleveur avec affixe vous vendant un chien non-LOF moins cher, c'est un mauvais signal puisqu'il est enfreint sciemment la loi.

Conclusion

Vous savez maintenant faire la différence entre les différents types d'élevages. Notre avis est que les élevages professionnels sont un choix intéressant dans la plupart des cas car il vous sera plus facile d'estimer sa qualité ou non : qualité de l'infrastructure, vérification des papiers (ça, Whoof le fait pour vous !),...etc.

Mais le chemin pour reconnaître un bon élevage est encore long, car de nombreux critères différencient les bons des mauvais éleveurs, professionnels ou non !


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